Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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avec Le plus d’amertume dans le camp des cenragés » de Blücher qui voulaient, avant tout, comme le confirme Metternich!, humilier la France et l’affaiblir. Au premier abord, quand on compare le langage plein de modération et de justesse que parlait Gentz en 1815 aux violentes diatribes de 1806, il peut sembler qu’il y ait là contradiction. Cependant, à la réflexion, nous voyons justement dans cette évolution une des meilleures preuves de la sagesse politique de notre auteur. Aussi, quand ses anciens amis prussiens parlent de trahison et de corruption, estce avec une certaine réserve qu'il convient d’accueillir ces accusations injurieuses. Gentz est devenu, il est vrai, l’agent de Talleyrand ? et il y a trouvé largement son profit. Mais cessa-t-il pour cela d’être fidèle à ses principes politiques ? Il nous semble que non.

Nous croyons avoir montré que malgré son alliance passagère avec des hommes de la trempe du baron de Stein, Gentz n'avait nullement de l’idée nationale allemande la même conception qu'eux. Sans pourra pas leur refuser ce témoignage honorable, et moi qui ai

vu tout et qui mieux que tout autre pourrais un jour écrire cette partie de l’histoire, je ‘suis le premier à le leur rendre.»

l. Aus Metternichs nachgelassenen Paypieren. Autobiographische Denkschrift. X, 1, p. 179.

2. August Fournier. Die Geheimpolizei auf dem Wiener Kongress, p. 2. :

8. Livre III. Ch. III, Gentz et l’idée nationale.