Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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par Metternich sur Gentz, en marge du Mémoire sur le Congrès de Vienne. D'ailleurs, notre auteur n’a pas manqué de la retourner contre le ministre. Nous avons fait allusion au jugement qu’il portait sur lui dans son Journal. De plus, comme le fait remarquer M. Fournier, c’est au baron de Wessenberg ? lui-même que Gentz se plaint des indiscrétions de son maître. Il mettait les deux sœurs nées princesses de Courlande et connues pour leurs aventures galantes, la duchesse d’Acerenza et la duchesse de Sagan, au courant de tout ce qu’elles n’auraient pas dû savoir 5. Il s’agit au moins de graves imprudences, et on aurait pu attendre de l’homme d'Etat autrichien plus de discrétion diplomatique. Là encore les reproches rétrospectifs de Metternich ne paraissent guère justifiés.

Nous n'avons pas ici à suivre notre auteur dans le détail de ses besognes quotidiennes. L'état actuel des documents ne permettrait du reste pas toujours de préciser son rôle pour chaque négociation particulière. Ce vaste rendez-vous de la diplomatie euro-

1. Tagebücher, T, 55. Voir aussi I, 247. Metternich est qualifié par Gentz, qui rend justice à ses qualités de «leichtfertig».

2. Plénipotentiaire autrichien qui s'est occupé au Congrès des affaires d'Allemagne.

3. August Fournier. Gentz und Wessenberg. Wien und

Leipzig 1907, p. 86: «Was sie wissen (s'écrie Gentz) ist unglaublich. »