Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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que la conception des rapports des Etats entre eux telle que Gentz l'expose dans son article Ueber den ewigen Frieden,‘ est une conception protestante. Ce sont, dit-il, les principes d’une paix perpétuelle possible exprimés en langage protestant. Or, à ces principes, Gentz resta toujours fidèle. Et au lieu de leur opposer en quelque sorte ceux de la SainteAlliance, Adam Müller aurait dû voir que c’étaient là précisément les raisons profondes de l'adhésion de Gentz à la politique de la Sainte-Alliance. Il n'aurait pas dû oublier que la Sainte-Alliance ellemême, bien que contraire, si on lui donne une interprétation mystique, au rationalisme protestant, avait été approuvée par le roi de Prusse, FrédéricGuillaume IIL Et elle trouvait un de ses meilleurs défenseurs dans le protestant que restait Gentz. Quant au gouvernement lui-même de l’empereur François, après 1815, dans lequel Gentz a joué un rôle prépondérant, on peut le qualifier d’absolutisme bureaucratique ; il serait exagéré de le traiter de régime clérical, et à ce propos, il faut se garder de le confondre avec le gouvernement de l’empereur Ferdinand, successeur de François IT. François IL maintint en face de l’Église catholique tous les droits que l’État avait acquis sur elle sous le règne de Joseph II, et Metternich lui-même n'avait rien

1. Historisches Journal, 1800.