Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

REVANCHE PRUSSIENNE. 13

ferme résolution de maintenir à tous ses alliés l’intégrité de leurs États, c'est à dire que la Prusse n'avait rien à espérer de lui, qu'elle ne recevrait aucun dédommagement de sa fidélité. Cette dernière déception décida le roi à rompre une alliance qui lui avait été imposée par la force, à recouvrer en même temps son indépendance et la confiance de ses sujets. Le qe mai 4813 il s’alliait à la Russie par le traité de Kalisch et jetait le gant à l’empereur.

Aussi bien il eût été impuissant à retenir plus longtemps son peuple dans l’alliance française. La nation frémissait d’impatience; elle était saisie d’une fièvre d'enthousiasme et de dévouement qui allait lui rendre légères toutes les charges supportées pour le salut de la patrie. « Pensez », disait le roi dans sa proclamation, « pensez aux exemples que vous ont donnés les Russes, les Portugaiset les Espagnols. Ils ont défendu pied à pied chaque pouce de leur territoire, chaque pierre de leurs murailles. Plus d’une fois de petits peuples ont triomphé d'ennemis puissants : souvenezvous de l’héroïsme des Suisses et des Néerlandais. C’est une lutte décisive que nous avons à soutenir pour notre indépendance, notre liberté, notre existence : une lutte qui n'a pour issue qu'une paix honorable ou un trépas glorieux. »

La confiance du roi ne fut pas trompée ; la Prusse