Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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« esl étrangère; comme soldat, il doit apercevoir la « Situation où il se trouve : elle est périlleuse pour « lui, il est entouré; je lui propose de reprendre « demain matin le chemin de son pays, de vider le « territoire français ; je lui procurerai les moyens de « passer en sûreté près les armées françaises qui se « sont rendues maîtresses de plusieurs points par où € il doit passer. Cette proposition est franche; je de« mande une réponse catégorique et formelle. La « République française excuse une erreur, mais elle « sait venger sans pitié l'envahissement et le pillage « de son territoire. »

« P.-S. — Je vous envoie cette lettre par Gobert, mon adjudant général, qui attendra votre réponse ; « elle est pressée, je suis prêt à marcher. »

Cette lettre, lue à la séance du 10 octobre 1792, souleva de violents murmures. Dillon s'était déjà rendu suspect d’incivisme par sa conduite équivoque à l’armée du Nord; on l’accusait, en outre, d’avoir tenu des propos injurieux pour la représentation nationale, à l’occasion de la démarche de Pétion présentant le vœu des 48 sections de Paris sur la déchéance de Louis XVI. « Il s'était écrié, dit Merlin de « Douai, comment ! le roi déchu ! nous serions donc « forcés d’obéir à cette poignée de scélérats! » On vit dans ces ouvertures faites par un officier général français à un ennemi, un acte de perfidie, une véritable trahison, et le décret d'accusation fut demandé contre Dillon. On ne pouvait prêter l'oreille à aucune proposilion de paix, avant que l'ennemi eût évacué

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