Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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« de l’armée du Rhin et de la Moselle ! Cest une « masse ferme en principes et en armes, qui n'attend « que votre signal pour compléter les destinées de la « Patrie. Mettez à profit, son grand caractère ; qu’elle « demeure environnée d'hommes appréciateurs de « sa puissance, et vous la verrez commander la vic« toire, »

Après ce compte-rendu, fréquemment interrompu par de vifs applaudissements, Baudot ajoute : « Il « me reste à vous faire part d’une proclamation que « nous avons faite à l’armée, après la suite de vic« toires qu’elle venait de remporter. Elle ne contient « qu'un mot, parce que ce mot dit tout : « Républi« cains, vous avez fait votre devoir ! » (1)

Telle était la récompense dont se contentaient les héros de la première République ; la mesquinerie de notre siècle sceptique et railleur a peine à comprendre cette simplicité digne des temps antiques, sur lesquels les hommes de la Révolution s’efforçaient de modeler le leur ; ils réussissaient dans cette tache, et la grandeur d'âme des soldats-citoyens acceptait comme la plus haute des récompenses un témoignage d'estime tout platonique des représentants du peuple. C’est qu’un noble enthousiasme enflammait alors tous les cœurs pour la cause de la liberté, et engendrait un mépris absolu pour tout ce qui n’étail pas désintéressement des choses matérielles.

Nous en trouvons une preuve dans les faits rap-

(1) Monit. univ. an IT, nv 116, p. 468.