Une mission en Vendée, 1793
316 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.
Le 7° jour de la 1'° décade du 6° mois de l'an second de la République française une indivisible.
Le général de brigade Duval à Bournet, général de br tyane de la deuxième division.
En réponse à mes lettres concernant les incursions que les brigands font du côté de la Chapelle Saint-Laurent, les représentants m'instrüisent qu’en cas de besoin, tu me feras passer des secours. Par ta lettre tu me fais la même offre en m'observant qu'il faut entre nous la correspondance la plus active. Je ne manquerai sûrement pas à finstruire de tout ce qui parviendra à ma connaissance, et je commence à l'instant.
Les autorités de Parthenay m’annoncent que les troupes envoyées à Bressuire pour en enlever les grains immenses qu'on y avait laissé en évacuant, ont été attaquées hier 6 ventose par deux différentes forces et que la troupe a encore évacué une seconde fois, à cela près de 300 hommes, qu’on y a laissés pour garder, dit-on, le reste des grains. À 4 heures du soir l’ennemi voyant le peu de force à Bressuire, y est entré, et a égorgé nos frères. Mon ami, je me perds dans toutes ces manœuvres, elles sont horribles. Qui les commande? Je n'en sais rien. Bressuire est sous le commandement d’un général divisionnaire.
Je vais encore une troisième fois faire une tentative. Fasse le dieu de la liberté que je réussisse aussi bien que les premières. Je joint 200 hommes de la garnison de Parthenay, composé de 300 hommes et 600 braves habitants des communes limitrophes à celle de Larjasse pour fondre sur ces monstres. Voilà tout ce qui est en mon pouvoir. Voilà avec quelle force j'ai détruit en deux mois près de deux mille monstres. On ne vit jamais un plus grand courage que celui des habitants. Il y a trois jours la plus petite de ces communes armée seulement de fourches et de haches a eu la belle audace de tomber sur un parti de brigands armé de fusils et en a tué 60. Juge de ce qu’elles feroient par ce qu’elles ont fait, si elles étaient soutenues. Ainsi, mon ami, au nom du dieu qui nous anime tous deux de la liberté, fais-moi passer quelque peu de force, ne fusse qu'un demi bataillon,