Une mission en Vendée, 1793
UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 321
Iloblie la poulle, prand son homme par une gembe et le tréne jusqua la porte en lui disant : « Tu est cause que ma poulle est echapée, tu vas la peyer de ta vie. » Ce brigand, a longue barbe et aussi sec qun morceau de bois, lui répartit : « Ne me tue pas, je suis Catilinière. » Pour lors il rejoint le détachement avec son homme qu’il faisoit marcher à coup de pieds, et nous dit : « Je vien de praudre Catilinière. » Nous avons voulu le couper par morceau; le commandant nous en a empêché disant qu'il falait le conduire a Nantes ausitot. On la embarqué avec six grenadier. On là conduit a Nante, ou on la bien connu pour Catilinière. Il a étté guillottiné le landemain. Il ne nous reste plus que Charette avec 400 hommes, et nous en prenons tous les jours 30 ou 40. Je puis vous assurer que dans peu la guerre de la Vandée sera finie. Encore deux décade et nous serons tranquilles.
Je vous demande, mon cher oncle de mécrire yey à Painbœuf. Tous les jours nous y venons. Nos lettres y sont sure. Donnez moy, je vous prie, de toute la famille, car il ÿ a bien longtemps que j'en ais eu. Je prie dassurer mes respects a maman, mon oncle Dominique et ma tante. Mes amitiez a mes frères, sœurs, cousins et cousines.
Je suis avec un profon respect
Mon cher oncle Votre très somis neveu que les brigans nont pu tuer.
Signé : Aucusre Dazrcez, brigadier au 3e bataillon de Lot et Garonne a Painbœuf, dépt de la Loire Inférieure.
Fontenay-le-Peuple, ce 17 ventose l'an 2 de la République une et indivisible.
Cher Papa. hier soir, ma femme a reçu ta lettre, tu n’avois surement pas encore reçu la miene du 13, par laquelle je t’annonçois que Chantonai devoit etre brulé. Il la eté effec-
, tivement et le poste de St-Herman abandonné le même jour.
Lapiere qui avoit eté prendre le commendement des troupes qui etoint a La Chataigneraye ecrivit qu’il se formoit des rassemblements a St-Memies et qu'il devoit etre attaqué le 15. Effectivement, il le fut le jour indiqué a 11 heures. Les bri-