Variétés révolutionnaires

8 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

leurs journaux et dans leurs brochures, on suppose bien qu'après le 9 thermidor, dégagés de toute crainte, leur ‘courage s'éleva facilement au métier d'insulter les vaincus. On ne croirait jamais, en lisant les productions dont ils inondaient Paris et les départements, que la République était alors le gouvernement légal du pays. Ces excellents citoyens conspirant avec les ennemis de la France sans prendre même la peine de s'en cacher, sous un régime qui payait d'une tolérance coupable le concours moral prêté par les complices de Pitt et Cobourg à la révolution de thermidor, aimaient à se parer dela qualification d’ « honnêtes gens », de « gens de bien », qualification de tout temps chère aux hommes de la réaction. On trouve plusieurs factums de la période thermidorienne sous le titre d'Almanach des gens de bien. Le ‘plus répandu était l'œuvre de Monjoye, l’ancien rédacteur du journal l’Ami du roi.

Celui de 1795 contient une série de biographies diffamatoires des hommes politiques disparus dans la tourmente révolutionnaire. On y relève pour la première fois, à propos de Danton, la calomnie bien connue des réquisitions des chevaux de luxe pour le compte du ministre de la justice, et des détails intéressants sur le mariage religieux de Camille Desmoulins, célébré par Berardier, prêtre réfractaire, ancien constituant.

L'almanach de 1796 retrace les principaux événements de l’année précédente, les journées du 12