Variétés révolutionnaires

LES REVUES DES THÉATRES 29

Le voilà d'abord en décorateur de fêtes publiques et privées, personnage que nous avons déjà vu figurer dans les deux précédentes Revues. Il est très occupé, « car on n’a jamais tant cherché à s'amuser que cette année ». Après les jours tristes de la Révolution, chacun trouvait doux de vivre et d'oublier. Duval propose à Verseuil, pour égayer la fête qu'il veut donner le soir même à sa maitresse, un de ces mystificateurs à la mode dont parle ma- : dame de Bawr dans ses Souvenirs, et qu'on payait fort cher pour venir dans les diners et les soirées faire riré lesinvités, et au besoin se moquer d'eux.

On ne pense plus aujourd’hui,

C'est pour manger qu'on se rassemble. Vient un bouffon, chacun sourit.

Avec raison partout on l'aime,

Pour cinquante il a de l'esprit, Quoiqu'il n'en ait pas pour lui-même. Tantôt d'un capucin en froc,

Il prend l'accent et la tournure;

Tantôt d’un chien, d’un chat, d'un coq, Il rend les cris d’après nature.

Il imite un cerf aux abois.

Enfin, pour comble de merveille,

D'un âne il emprunte la voie...

Bien des gens lui prêtent l'oreille.

Mais la citoyenne Duval rentre du Salôn de peinture. Les portraits y abondent et en chassent les tableaux d'histoire ou de genre :

Dans ce Salon où du Poussin Brillèrent les œuvres divines, J'ai vu ma tante, mon cousin,

J'ai vu mes voisins, mes voisines. 2x