Bitef

LA NOUVELLE

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Une véritable explosion des tendances nouvelles

se Produit aujourd'hui dans (e monde du théâtre. Les Plus ambitieux des théoriciens n'arrivent Plus à (es

nommer. (I n'est même pas nécessaire de souligner qu'il s'agit des groupes de très jeunes artistes que les théâtrologues orthodoxes ne se décident à appeler théâtre

qu'à (a suite de sérieuses hésitations.

Ces jeunes troupes nouvelles apparaissent pour ainsi dire chaque jour, ou chaque nuit, elles durent quelques saisons, se présentent à quelques festivals et disparaissent. Mais pas à jamais. Les artistes de ces troupes continuent à exister, ils s'unissent en groupes aux noms nouveaux, dans d'autre pays et - les revoilà â quelque festival nouveau, sur des places anciennes ou des clairières encore Plus anciennes. Ils utilisent tous les arts de ce vieux monde, jeu, mouvement, acrobatie, feux d'artifice, costume, nudité. Ils méditent sur le monde à leur manière. Ils ont donc aussi leur esthéthique, leur Philosophie, qu'elles soient formulées ou non, mais il (es ont. Ils pressentent l'apocalypse du monde, en dépit des intentions de puissants de réguler le monde selon leurs formules, ils savent se rejouir, mais ils n'ignorent (a fureur non Plus. Ils (e font avec une nouvelle énergie, caractéristique précisément de ces années-là qu'on pourrait nommer »fin du millénaire«, par analogie à la fin du X(X-ème siècle dite »fin de siècle«. Il y a cette fois-ci moins de décadence et de mélancolie, mais Plus de fureur et Plus d'énergie. La génération actuelle des artistes conçoit l'histoire de ('humanité et ('actualité comme une apocalypse qui dure sans fin. J'espère que (es troupes qui arrivent à Belgrade en septembre 94, en dépit de toutes (es difficultés, laisseront aux spectateurs tenaces et Bitef, ('impression de cette énergie nouvelle et différente. ■ Jovan Cirilov