Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
(139 5 du royaume ; de l’autre, la proximité des pays eù elle eft à vil prix, préfente à la claffepauvre de nos citoyens le funefte appas de la fraude, & la précipite dans tous les malheurs qui en font les fuites. Placés auprès de deux provinces que le langage barbare de la finance appelle l’une étrangère , & l’autre réputée étrangère , nous fommes foumis à tous les frais, à toutes les fortes de vexations qu’à introduits le régime des traites. Nous fupportons les droits d’aydes dans toute leur étendue, & ils font pour nous d'autant plus rigoureux , que voifins de pays qui n’y font pas foumis, dés perquifitions particuliéres nous tourmentent & nous accablent. Les abfurdes & funeftes droits fur les cuirs ont anéanti dans notre ville un commerce autrefois floriffant. Le génie fifcal fi fécond en reflources , n’a imaginé aucun droit , aucune impofition dont nous ne foyons
grévés. & que le malheur de notre pofition ne rende plus onéreux pour nous que pour vos autres fujets.
Nous aurions donc plus de titres que perfonne pour préfenter à Vorre MAJESTÉ , & à l’aflemblée qui va s'occuper de réparer tous les maux de l’état , les malheurs fous lefquels nous gémiflons. Mais une confidération nous a arrêtés. La régénération entiére d’un grand _ royaume n’eft pas l'ouvrage d’un feul moment ; la réformation ne peut pas s'étendre à la fois fur toutes les parties ; il n’eft accordé à une affemblée qu’une mefure de tems & d’occupations. Il y a dans la réforme des abus un ordre à