Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
16 ) concitoyens, Voilà entre quels rifques feroient placés des citoyens vertueux , religieufement & invariablement attachés à leurs devoirs. Mais fortons d’une hypothèfe imaginaire. Ceux qui compoferont cette commiflion feront toujours des hommes ; ils feront donc toujours imbus de préjugés , mus par des pañlions, guidés par des intérêts. Aiïnfi tout , dans cette commiflion , préfente des dangers. Sa compofition : fi on la rend nombreufe , on ouvre une entrée plus large aux intrigues ; fielle l’eft peu , on facilite la corruption. Ses fon&@ions : la bornéra-t-on au pouvoir d'accorder provifoirement des impôts ? mais dans ce cas, quelle confiance , quelle force contre l'influence miniftérielle pourra avoir cette commiflion, qui dans le cours donné de plufieurs années s’affemblera fi rarement , peut-être même jamais ,; dont les membres refteront toujours inconnus les uns aux autres , fans relation entreux , & par conféquent fans concert ? L'inveftira t-on encore d'autres pouvoirs?alors quelle grande puiffance on établit dans l’état ! & quelle tentation on donne à ceux qui en font revêtus, d'en abufer ! Quelleque foit cette coms miflion projettée , elle marchera toujours entre deux dangers également à craindre ; celui de la condefcendance, & celui de loppofition. Pouflés par de grands intérêts, armés de grands moyens , les miniftres auront toujours la facilité de la féduire , où de l’intimider ; ou s'ils ne peuvent y réuflir , elle fe tournera contre eux, fe rendra la rivale du pouvoir exéeutif, l’embarraffera dans fa marche 2 qui