Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
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& à la force & à la \erté nationales ces limi‘tations de pouvoirs, par lefquelles on propofe de reftraindre l'autorité des députés aux Étatsgénéraux. Nous defirerions que cette voix que nous élevons vers votre trône, eût la force de retentir dans toutes les parties de votre royaume, & de leur perfuader que leur plus grand intérêt, leur intérêt eflentiel, exige qu’elles conférent à l’affemblée qui doit les repréfenter , les protéger & les défendre, les pouvoirs les plus illimités, la force la plus énergique , la puiffance la p'us étendue.
Quel feroit donc ce motif fi preffant qui devroit nous engager à reftraindre le pouvoir de nos députés ? On craint qu'ils n’en abufent, qu'ils ne fe laiflent furprendre, tromper , féduire, corrompre , intimider par tous les moyens que l’adminiftration peut is cefle employer ; & pourprévenir ce danger, on propofe de ne leur donner que des procurations limitées, de les circonfcrire dans un cercle de pouvoirs qu'ils ne pourront outrepaffer, & de laifler aux peuples qui les auront choifis la faculté de ratifier ou de défavouer leurs décifions. Terreur chimérique ! reffource illufoire , & infiniment plus dangereufe que le mal dont on croiroit fe préferver !
En accordant aux aflemblées élémentaires des Etats-généraux le droit de limiter les pouvoirs de leurs députés, il feroit & jufte & néceffaire de leur laiffer ce droit dans toute fon étendue. Par quel principe de juftice, pour quelle vue d’utilité , leur promettroït-on une Émitation , & leur ea refuferoit on une autre.