Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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qu’on couvre les murs de paiïllassons. J’irais alors faire fumer et bêcher les planches que vous m'avez indiquées pour les semer en petits poids (sic). Mais n'oubliez pas de nous envoyer ou d'apporter de la nouvelle semence, tant comme une bonne provision d'arbres nains ou poiriers, pommiers, pruniers, abricotiers et cerisiers, surtout de Montmorency, car vous savez que de ceux que vous avez fourni à Scheibenhand,’ il ne reste que deux arbres, qui sont dérobés à jamais à notre participation. N'oubliez surtout point de prendre des notices sur un maître jardinier, Car je ne perdrai certainement point de vue de faire changer de place à celui d’Ettlingue, dès que cela pourra se faire.

« Tous ces objets, fort intéressants en eux-mêmes, ne sont cependant que la bouillie au chat vis-à-vis de notre grande opération et vous savez, mon cher ami, combien le cœur me saigne depuis quelques années, en considérant la froideur avec laquelle vous vous prêtez à la terminer. Elle m'est en vérité inconcevable. Connaïissant à fond l'étendue de vos grands talents, de vos vues pour le bien, de votre dévouement pour l’ordre et son établissement dans un des états de l'Europe, j'ose le dire, de votre amitié personnelle pour moi et de votre envie de rendre utile mon ministère et de concourir de toutes vos forces pour me mettre à même d'effectuer un projet qui, Sans nous, restera toujours un problème. Etant certain de la douce consolation, de l'honneur et de la reconnaissance qui vous en reviendrait, comme le lot immanquable et juste de vos peines, je ne saurais absolument comprendre pourquoi vous arrêtez vous-même votre travail et rendez à jamais infructueux les peines que vous vous êtes donné plusieurs années. Vous savez bien que je ne saurais vous parler que du fond de mon cœur, dans lequel est ancré l'amitié la plus loyale

! Sans doute le jardinier princier à Ettlingen, dont Butré avait tant à se plaindre, comme on verra par sa réponse au ministre.