Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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M. de Butré semble avoir rapporté de son séjour au pays le manuscrit d’un opuseule qu'il fit imprimer alors, et dont des exemplaires, brochés en papier doré, furent distribués aux personnages marquants de l'entourage princier. Cette brochure était intitulée : Objet de la Mythologie ; nous ne l'avons point rencontrée dans les papiers de Butré, et Pauteur luimême n’en parle guère qu’en passant dans sa correspondance. On peut conjecturer seulement, d’après une lettre de Butré, qu’elle répondait à certaines assertions de Court de Gébélin, et que la matière s’en rattachait plus ou moins aux spéculations hermétiques et mystiques qui étaient un sujet favori d’études pour le baron et disputaient parfois le pas à la doctrine physiocratique elle-même. Nous aurons à revenir prochainement sur ce côté de son activité, moins recommandable peut-être, en tout cas moins utile que l’autre.

Une des premières lettres qui nous soient conservées, datée du 22 février 1777, nous montre Butré solidement établi déjà dans l’entourage du margrave et du dernier bien avec ses ministres.

Il écrit au marquis de Mirabeau que le baron d’Edelsheim, conseiller dirigeant du prince, « qui vous aime autant qu'il chérit la bienfaisance et le bonheur publie, a été on ne peut plus flatté des applaudissements que vous donnez aux vues utiles dont il est occupé et dont il vous a rendu compte dans le temps..... Le jour même de l’arrivée de votre lettre un heureux hasard me fit trouver le soir avec Me le margrave chez le baron, et j'en fis la lecture à Son Altesse Sérénissime,

biographie, et surtout de se faire une idée plus claire de son caractère, dont la sobriété et l’économie furent toujours des traits dominants. En 1776, il demeura chez le sieur Kreglinger, zum Ærbprintzen ; en 1777 et en 1778, chez le sieur Klein, au Darmstædter Hof. Nous avons même retrouvé le petit mémoire bénin de M. le Hofapotheker Bær, qui fournit, le 21 décembre 1776, un laxiertrænkt à M. de Butré; il est difficile, on le voit, d’avoir plus d’ordre dans ses petits papiers.