Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

— VE

y étant consciencieusement inscrit, achats d’habits, comestibles, instruments de jardinage, nous pouvons constater, par exemple, que notre physiocrate, précurseur des végétariens modernes, se nourrissait exclusivement de lait, d'œufs et de beurre, quand il était seul, sans jamais manger de la viande. Aussi ses dépenses, pour tout un semestre de 1781, ne se montèrent-elles qu’à vinst-sept louis. Mais pour ce qui est de sa vie intellectuelle, de ses occupations officielles et de ses travaux intimes, nous ne trouvons là-dessus, pendant longtemps, que de rares aperçus dans les fragments non détruits de sa correspondance. Nous voyons Butré continuer ses tableaux économiques sur diverses localités du margraviat’, nous le voyons jouir de la confiance du prince héréditaire, et lui corriger ses premières compositions littéraires”, nous constatons que le vieux margrave lui-même le traite toujours avec une bienveillance soutenue’, mais nous ne possédons

? Lettre d’un fonctionnaire d'Oos, nommé Keesberg, du 8 août 1781, demandant à Butré les schemata du terrain de Balg, Ebersteinbourg et Baden.

8 « Je vous prie, monsieur, lui écrivait Charles-Louis de Bade, dans un billet non daté, de m’envoyer l'explication du tableau économique dont nous parlions hier, si vous ne l’avés pas peut-être donné à quelqu’un, car dans ce cas je ne voudrois pas privé qui que ce soit d’une lecture aussi intéressante. Si vous pouviés vous en privé pendant quelque temps, cela me feroit grand plaisir puisque je voudrois foire un petit essais avec ce livre. S'il me reussit vous le scaurais, si non c’est une chose oublié. Je suis avec l’estime la plus parfaite, votre très-humble serviteur Charles-Louis prince héréditaire de Bade. Vous m’obligeriés infiniment, monsieur, si vous vouliés bien corrigé les fautes d'impression qui pourroit me donner un double sens et qui se trouve dans le livre ci. Je vous demande pardon que je vous cause cette peine, etc. »

8 Billet du margrave Charles-Frédéric à Butré, au sujet d’une grande inondation du Rhin. Il lui annonce à la hâte que les digues de Dachsland et Knielingen ont été maintenues à force de travail. < Je suis avec bien de l’estime, votre très-affectionné serviteur. »