Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

Lys

différent de celui des épîtres de M"° de Beauregard. Elle lui déclare que ses instructions et ses écrits sont trop savants pour ses connaissances bornées et que «le Grand-Œuvre, c’est pour elle la connaissance de Jésus-Christ, puisée dans une traduction de la Bible, qui règle ses études depuis son enfance. Une intention pure, en lisant ce dépôt des premières connaissances, y découvre une vraie mine d’or.» Il faut ajouter que cette dame, si peu accueillante, était une dame chanoïinesse de Remiremont, ce qui nous explique son zèle religieux, si rare à cette époque, même dans le monde des chanoinesses et des religieuses.

Après avoir encore visité Besançon, notre voyageur rentrait enfin à Strasbourg, le 3 avril 1786, et passait ses premiers jours de repos à y communiquer à ses amis ses impressions sur les cures magnétiques qu’il avait étudiées dans son voyage. Nous voyons combien ces questions l’intéressaient alors par une lettre qu’il écrit, presque au débotté, à l’avocat Bergasse, un des principaux champions des doctrines du magnétisme animal, avant de jouer un certain rôle à l’Assemblée constituante, en 1789. Elle est datée du 10 avril, et renferme quelques traits autobiographiques intéressants.

« Occupé toute ma vie des différentes connaissances que l’homme pouvait acquérir, l’art de la santé n’a pas été l’un de mes moindres travaux. La médecine vulgaire ne m’a présenté que de vagues et incertaines conjectures. Le régime a toujours été ma sauvegarde, à l’aide de quoi la nature a toujours triomphé aisément de quelques dérangemens qui me sont survenus dans le cours de soixante années. Je vis en 1777 M. Mesmer, à la cour de Bade, lorsqu'il y passa pour se rendre à Paris. Il me donna ses 27 propositions Sur le magnétisme animal, sur lesquelles je fis alors quelques observations pour en prouver la futilité. Ensuite le magnétisme animal: commençant à faire quelque bruit, et étant venu à Paris en