Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2

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n'oublie point la détreffe de foh peté ; # ne craint point les privations, au milieu des fatigues infépasables dé la guerre; au titre glorieux de défenfeur de La patrie, il veut joindre encore letitre plustouchant, plus aimable de nourricier de fa famille; il envoie à fon pere la fomme de dix livres , fruit des épargnes de plufeurs mois. Vous favez tous que di livres font une petite fortune pour un fimple {oldat; mais le fentiment ne calcule pas. C’étoit un plaifit de voir la joie du pere & de la mere, rapporte le curé maire de cette commune , en recevant la lettre de leur fils; fon procédé généreux les touchoit bien plus que la fomme qu’il leur envoyoit; ils verfoient des larmes de joie & d’attendridement ; ils éprouvoient la joie la plus pure.

Exemple à fuivre.

Trois fois honneur (écrit le ciroyerf SabattierLabaftie) au bourg de Livron & à fa jeunefle républicaine! la patrie n’a point fans deute de plus intrépides défenfeurs. Le bourg de Livron ; dépattement de la Drome, dont la population le 21 juin 1793, ne pañloit pas deux mille ames, a fourni un tel nombre de volontaires, que fi toutes les communes de France l’avoient imité, nous aurions en ce moment au moins quinze cent mille hommes fous les armes. Toujours fes habitants remplis de civifme, ont téjetté avec dédain la voie. du fort, & même celle du ferutin, comme indigne d'hommes qui marchent pour la défenfe de la liberté. Mais cen’eft pas encore de cela que je veux leur faire honheurz voici le trait qui fans doute n'a point d’égal dans toute la république: ils ne fe font pas contentés de pourvoir aux beloins pañlés & préfents de la patrie, beaucoup au-delà de ce qu'on exigeoit d'eux : #s ont encore jerté leurs