Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (6 NOVEMBRE 1780) 7

Une députation de la municipalité de Versailles s’est présentée aujourd’hui à l'Assemblée, pour la prier de continuer son séjour et de procurer le retour du roi. La milice de Paris arrêta hier 300 hommes qui voulaient venir démolir le château de Versailles.

On brüla hier à Paris l'effigie de l'archevêque, sur le compte duquel on fit courir le bruit ridicule et extravagant de payer des meuniers pour ne pas moudre.

Depuis l’arrivée du roi à Paris, le pain, dit-on, y est en abondance : voilà un problème.

Cette lettre ne doit pas rester dans vos archives. C'est le prix de la confiance avec laquelle je vous l'adresse en vous priant d'en dérober à ma famille les détails qui pourraient l’inquiéter…

L'intervalle entre les services est fort court, et on ne peut se dispenser de converser avec quelqu'un, ce qui fait perdre tout le temps. La tranquillité de votre ville doit être l'ouvrage de votre sagesse dans un moment où la France entière est. et où personne n’a les moyens de la sauver. » (Arch. Bernay.)

III. — Aux mêmes. Le 6 novembre 1789.

Messieurs, j'ai prié mon frère de vous communiquer les notes hâtives que je lui ai fait passer sur les opérations de la semaine.

Le règne du clergé n’est plus de ce monde : pour trop conserver, il a tout perdu (1). Le sort des évêques n’est pas décidé ; par la suite de l’'épuration, le monde des évêques se trouvera réduit. On a différé la représentation de la pièce de Charles IX, jusqu'après la décision du

(1) C'est dans la séance du 2 novembre que se termina la discussion relative aux biens du clergé. Elle fut close par la motion de Mirabeau mettant à la disposition de la nation les biens du clergé, à charge de pour-

voir d’une manière convenable aux frais du culte.