Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
20 MISSION DE TALLEYRAND
deux hommes que l’on puisse envoyer à Heymann sans donner le moindre soupçon : l’un est Miewskowski, premier lieutenant-colonel du 5° régiment de hussards, l’homme le plus sûr, le plus sage que je connaisse, et qui m'est parfaitement dévoué, l'élève militaire d'Heymann qui lui serait très utile. S'il fallait d’ailleurs aller chercher Heymann en Pologne où il pourrait bien être chez des gens de mes amis, un Polonais ne fixera l’attention de personne. Voilà pourquoi je vous ai recommandé dans ma première lettre d'engager Narbonne à retenir à Paris L'iewskowski, qui doit aller joindre deux escadrons de son régiment à Avignon. L'autre est un M. Duménil qui était homme d’affaires de Conflans, plus intelligent, mais moins sûr que l’autre. Il est l'ami intime de Heymann qui lui écrit assez exactement et dont il fait ici les petites affaires. Ce M. Duménil est à son aise, il jouit d’une fortune indépendante et ne fait rien; je ne sais s’il serait facile de le déterminer à porter à Heymann ses instructions : il n’a jamais été en Prusse: il est vraiment un homme d’affaires, je crois bien que je le déciderais. Quant à Miewskowski, sur un mot de moi, il irait au bout du monde sans faire une objection. Les bases de négociation d'Heymann doivent être un asile en France, c’est-à-dire une propriété en terre pour Bischoffswerder qu'on ne lui délivrera qu'après le succès et quelques centaines de louis pour lui donner de la confiance et du zèle. À ce prix, je réponds de Bischoffswerder; il faut de l'argent et beaucoup peutêtre pour mademoiselle de Dünhoff, maîtresse du Roi,