Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

22 MISSION DE TALLEYRAND

devant faiseur militaire de M. de La Marck, de M. de Liancourt etmême quelquefois du vicomte de Noailles : il a été longtemps au service de Prusse, il a de l'esprit et des connaissances, il appartient beaucoup à M. de La Marck, chez qui il va encore souvent, car il est à sa terre de Raïsmes, à une lieue d'ici; ne venant jamais à Valenciennes, faisant le démocrate, allant souvent à Bruxelles et prétendant y être mal reçu et mal traité. Je ne répondrais pas de ce M. de Jarry : jusqu’à un certain point son intérêt particulier en répondrait assez. C’est un bien plus petit moyen, bien moins sûr, bien moins étendu; c’eût été autrefois une raison certaine de préférence, il faut espérer que ce n’est pas de même aujourd’hui.

J'aime M. de Ricé et j'en ai bonne opinion; je crois qu'il serait assez bien à Berlin ; mais je voudrais quelqu'un un peu plus saillant, un peu plus animé: une condition nécessaire à Berlin est d’être fort à la mode.

Il y a encore un troisième parti plus difficile et plus

y réussir dans la meilleure et la plus utile société, que vous êtes également fait pour goûter et pour embellir. Servez à resserrer les liens politiques de deux pays que plus d’un parti s'efforce d’éloigner l’un de l’autre et qui, pour l'intérêt de l’Europe et le leur, doivent changer les convenances politiques en un système d'amitié sincère et durable, Montrez par votre exemple que la loyauté déjoue l'astuce, qu’en politique comme en morale, il n’y a que l’honnêle d’utile, qu'on peut être bon Prussien sans avoir les manies allemandes, comme on peut être ami des Français sans afficher la gallomanie, et qu'un bon ministre sauve plus d’une erreur grave, même dans l’intérieur, au

cabinet qui l’a su choisir pour le représenter dans une cour prépondérante, »