Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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Virgile d’anéantir cet ouvräge. Sa conduite et son caractère nous offrent certaines particularités qui nous paroissent dignes de la plus grande attention. On nous permettra donc de nous ÿ'arrèter quelques instans.

Personne na traité le prince des poètes latins avec plus de sévérité, que le prince des poëtés tragiques de l'Italie. « Ce n’est pas assez, dit Alfieri, pour un écrivain qui a l’intime conviction d’avoir découvert la vérité , qu’il ait la volonté et les moyens de la développer avec énergie , et de l’exprimer avec éloquence; pour qu'il le fasse, il faut qu’il ait déjà une honnête aisance, ou qu’il sache se contenter de peu ; autrement, ses eflorts seront toujours foibles et impuissans. » Alfieri craint de passer pour un diseur de paradoxes ; en avançant les propositions les plus raisonnables. Un adage vulgaire, et trop justifié par: l’expérience , nous assure que la vertu ne procure pas du pain. Ecrivez un volume, dit Voltaire , à la louange de monseigneur Superbus Fadus; faites des sonnets sur les sourcils de sa maîtresse; dédiez un ouvrage à son porlier, vous êtes certains d’être bien reçus et bien recommandés ; ins-