Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
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Le choléra est comme un boulet de canon: il frappe en passant. Continuez, soldats, à le regarder en face sans dé. tourner la tête; ce serait une lâcheté que d’abandonner les blessés. Continuez à donner vos soins aux habitants, aux pauvres que l’égoïsme et la peur laissent dans l'isolement. Voyez l'effet du bon exemple: déjà les ordres mendiants imitent celui que vous avez donné; les soldats et les capucins sont aujourd’hui les garde-malades de l’indigence. Se
montrer charitable pour les maux d'autrui, c’est le plus sûr moyen de se rendre la Providence favorable,
Lellre du liculenant-general Cusrèees, à M. le comte Fionexzr, Pro-delczat d’'Ancône.
Ancône, 25 août 1856.
Monsieur le comte, je m’estimerais heureux, si je pouvais contribuer à détruire la funeste opinion de la contagion immédiate, qui est si contraire à l’observation des faits et si dangereuse pour les malades atteints du choléra-morbus. Les mesures d'isolement qui en sont la conséquence ont déjà fait un grand mal dans cette ville. L’effroi qu’elles
inspirent est cause que les médecins se tiennent cachés pour
la plupart, de sorte que les malades sont privés de leurs soins et même de Loute assistance. Permettez-moi donc de protester contre de telles mesures, qui sont l'arrêt de mort de tant de vos concitoyens. Permeitez-moi aussi de vous exposer les faits qui viennent de se Passer sous mes yeux, et qui sont de nature à rétablir la confiance.
Douze militaires da 66, qui ont demandé à faire le service d'infirmiers sont employés à l'hôpital depuis le 29 au soir; plus de trente cholériques sont passés par leurs m
aucun de ces infirmiers n’est tombé malade;
ains:
ils sont restés
deux nuits sans dormir, et l'extrême fatigue qu'ils ont ee