Entre slaves
LA SERBIE EN 1885 7
« Noyons ce que Milan va faire, pensaient-ils. S'il ai contrairement aux sentiments du PA gare à lui! »
Cette menace n’était pas vaine, comme on le vit plus tard.
Inévitablement, le souvernement prendrait la tête du mouvement. C'était pour lui une question d’existence. Une diversion au dehors le sortirait sans doute de ses difficultés intérieures.
Le roi avait comme collaborateur un homme remarquable et d’un esprit cultivé, M. Garachanine, président du Conseil. Destiné d’abord à la carrière militaire, c’est dans l’armée française, à Metz, que le futur ministre passa les meilleures années de sa vie. Avec sa haute stature, ses traits anguleux encadrés d’une belle barbe noire, il devait avoir sous l'uniforme une superbe prestance. Rentré en Serbie, la politique l’accapara comme {ant d’autres. Sa voix chaude, son geste énergique le rendirent sympathique et sa connaissance de l'Europe, son esprit scientifique et travailleur le placèrent au premier rang. Il devint chef du parti progressiste et sa popularité fut telle que le roi, forcé d'abandonner son fidèle ministre Christich, sorte de Morny serbe, l’appela au gouvernement. Roï et ministre s nes sur le point principal, la pierre angulaire de l'édifice : politique de confiance vis-à-vis de l’Autriche. « Un pays ne vit pas de