Études historiques et figures alsaciennes

172 ÉTUDES HISTORIQUES

excitait imprudemment la jalousie de son frère. Les deux époux, depuis leur séjour à Brunswick, vivaient séparés, et le divorce, qui fut prononcé le 17 mai 1803, ne fut plus qu’une formalité. Caroline, dans une longue lettre à Julie Gotter, la fille de son ancienne amie, s'explique sur les raisons qui la décidèrent. Elle n'aurait jamais dû consentir, dit-elle, à un mariage auquel la poussaient les conseils de sa mère et le désir de donner un protecteur à sa fille : « Schlegel n'aurait jamais dü être que mon ami, comme il l’a été si noblement et si loyalement durant toute sa vie... Maintenant, ajoute-t-elle, je suis tranquille, presque heureuse. » Guillaume Schlegel et Caroline Bœhmer restèrent amis. Mais la paix nese fit jamais entre les deux belles-sœurs, et le ressentiment de Caroline, quelque légitime qu’il fût, s’exprime parfois en des termes qu’on regrette de trouver sous sa plume. Le 15 juin 1802, elle écrit : « Frédéric et Dorothée partent pour la France, afin de contracter un mariage républi-

cain. Les noyades dans la Loire s’appelaient,