Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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les têtes couronnées ; un décret de mort fat lancé contre les émigrés; le banissement fut prononcé contre les prêtres insermentés, et les déserts de Sinnamari se peuplèrent de tous les pasteurs de nos hameaux.

La politique avait jeté des soupçons sur les rapports du roi avec les puissances étrangères, et ces soupcons avaient soulevé les masses. La vérité était voilée; un député disait : « Je n'ai qu'une « crainte, c'est que nous ne SOÿOnS pas assez tra« his pour expulser la royauté. »

Ce vœu régicide était le signal attendu par l’émeute; l'Assemblée législative lui donna sève, puis la Convention le couronna.

Le tocsin ouvrit à l'insurrection un large cadre, les phases du corps législatif allaient être inscrites avec du sang : la république fut proclamée, elle allait en verser à plein bord. Le tocsin était la fanfare de l'ovation.

Un roi captif en son palais, une populace armée de piques forgéés par elle, des vides d'honneur laissés par les chefs militaires où civils dont ces piques avaient promené les têtes, l'effroi accroissant la misère, le deuil dans les sommités sociales; tel était le tableau de la patrie que l'Europe avait reconnue reine des siècles.

Le temps n'était plus, où le grand Frédéric disait : « Le plus beau rêve qui puisse charmer « un monarque, C'est celui de se croire roi de « France. » La révolution, en affaissant le trône