Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE. 311

tionnaires, Bourgoin, la prenant pour Marie-Annette, cria : « Visons à l'Autrichienne ! » — « La « Voici, » s'écrie la sœur de Louis XVI ; » et à cet instant les piques se tournent vers elle. « Cest « madame Élisabeth, » répète l’un des écuyers. « — Ah ! ne les détrompez pas !.. » Ce cri sublime de la princesse marqua le dévouement et la pureté qui furent l’un des fleurons d’une vie sainte.

Un des centeniers de carrefours, portant sur ses vêtemens ces mots : 6 La mort!.. » se place devant le roi : c'était Jourdan-coupe-tête ; ses mouvemens suivent son regard. Derrière cette barrière vivante, un autre homme, portant d’une main un pistolet armé d'un dard, de l’autre, un sabre nu, vocifère en face du monarque: « À bas « le veto !.. » C'était Clément, l’un des meurtriers de Versailles. Mais le front de Louis ne palit point.

Une main souillée de sang plaça sur la tête de Louis XVI le bonnet rouge ; une autre imposa à ses lèvres la coupe où l’'émeute avait bu ; et celui qui n’était plus roi que pour souffrir, reçut l’ordre de boire à la santé de la nalion.

L’anarchie avait ses phases marquées ; la torture de cinq heures d'outrage avait été autorisée par le silence des autorités civiques. Pétion, maire de Paris, parut au seuil du sanctuaire d'agonie, et montant sur une estrade, il cria : « Sire, « vous n'avez rien à craindre ! »

LouisX VI,sublime d'abnégation, répondit d’une