Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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« et de tes peines! Elle dira : A la raison d'État « tout doit céder, puisqu'elle osa, pendant quel« que temps, rendre le roi des Francs captif et le « petit-fils de Henri IV malheureux! Le temps « était venu où tous eurent en France le droit de « juger des opérations politiques, et d'écrire; « mais le monarque seul, qui voulut en user, « compromit son autorité. Son opinion parut un « crime; son voyage hors de l'enceinte de la ca« pitale, un attentat, Alors l'ambition aiguisa des « poignards; elle séduisit des hommes ardens; « elle corrompit des hommes déjà vicieux; elle « épouvanta des hommes timides. On l’entendit « s'écrier : Je vais régner à la place du monarque « et de la loi. Mais les fidèles représentans du « peuple se firent seuls entendre : ils sauvèrent la « patrie de ce danger, le roi, de cet affront, et « l'Assemblée nationale, de son déshonneur.… »

Cette opinion était la justification de tous les actes dont la révolution venait demander compte à Louis XVI. Lorsqu'on pense que cette motion a été faite en face de Robespierre..., on juge le roi qui inspirait un tel dévouement (1)!..

(r) Le prince de Condé avait dans sa mémoire les archives de la loyauté, Après l'interrègne de 1815, il écrivit à l’auteur: « Sans doute « la captivité de Louis XVI a été allégée par les protestations des ora«“ teurs qui, à l'Assemblée constituante, montrèrent, comme monsieur « votre père ; leur foi monarchique. Votre conduite dans nos derniers à troubles, conme commissaire extraordinaire du roi, vos blessures « au Pont Saint-Esprit ont constaté que vous aviez suivi la même ligne :

« votre dévouement éprouvé, trouvera toujours en moi un appui; j'ai « faitsurvos sérvices mon rapport au roi, » Signé Joseph DE Bour£on.