Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

352 HISTOIRE

Le 10 décembre, le rapport accusateur fat lu à la Convention, en présence du royal accusé. Ce prince, dont la longanimité causait la perte, fut représenté comme un tyran, s'opposant en secret au progrès social, avec lequel il fraternisait dans l'acceptation de la Constitution. On le montra tendant la main aux rois étrangers et soulevant par des moyens occultes les masses, « pour les ame« ner aux massacres du 10 août, »

La passion avait dicté le libelle régicide ; elle s'était jetée dans des contradictions si évidentes , qu'en les entendant à froid, elle-même sourit à la nullité morale de l'attaque ; mais elle savait que la forme ne ferait pas obstacle à son trajet.

Louis XVI, voyant trop tard l’abîme, voulut rendre au droit la force qu’il lui avait enlevée: il répondit à cette dernière accusation : « Toutes < les autorités constituées l'ont vu; le château et «ma vie étaient menacées, j'étais moi-même « une autorité constituée, je devais me défendre.»

Le roi, encore à la barre de la Convention, était fort de sa conscience et de la pureté de son règne : il était prêt à dérouler sa vie comme le juste appelé subitement au jugement de Dieu, I! réfuta avec noblesse et patience les plus mensongères allégations. En scrutant les dépenses de la couronne, on n'avait trouvé de luxe que dans les aumônes; on en fit contre le roi un chef d'accusation. On lui reprocha « d’avoir cherché « à capter le peuple par des bienfaits. — Mon