Histoire de la Révolution française

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la jonction des Marseillais et des Lyonnais, et mis en fuite un corps de Niîmois envoyés en avant. Bientôt après, il était entré dans Marseille. Ainsi, la Gironde, vaincue à Paris, l'était maintenant en France. Elle succombait sous de faux prétextes et de fausses accusations. On l’accusait de fédéralisme, c’est-à-dire de l’opinion qui voulait établir en France une république fédérative; mais cette opinion, innocente d’ailleurs en ellemême, n'avait jamais été celle du parti. On laccusait de vouloir rétablir la royauté: et elle était très sincèrement républicaine ; on l’accusait de complicité avec Dumouriezet Philippe d'Orléans : et elle n’avait jamais eu aucune relation ni avec l'un ni avec l’autre. Philippe-Égalité était bien plus près de la Montagne que de la Gironde. Les Girondins méritent la sympathie pour avoir essayé de maintenir la Révolution dans les voies de la modération, de la liberté et de l'humanité. Sans doute, s'ils eussent triomphé, ils auraient été précisément dans la même situation que les Montagnards eux-mêmes : ils auraient eu une insurrection royaliste à étouffer, un parti montagnard à contenir, la guerre étrangère à refouler, et il est douteux qu'ils eussent pu remédier à tous ces maux sans une sorte de dictature;