Histoire des deux conspirations du général Malet

CHAPITRE III

L'EMPIRE EN 1808

L'empire rayonnait dans toute sa gloire, de cette gloire de convention faite du sang des hommes et des larmes des mères; on était au mois de juin 1808.

Tout se taisait; tout était courbé sous la main scélérate qui avait étranglé la liberté. Et qu'on ne gimagine pas qu'en compensation de lesclavage avilissant auquel il était condamné, le peuple français jouissait d’une bien grande prospérité. La joie causée par la paix de Tilsitt, paix si chèrement achetée, n'avait pas été de longue durée. On sentait bien que ce n’était qu'une halte dans la course haletante de l’homme sinistre de Brumaire à travers l'Europe. Les mers nous étant fermées, le commerce et l’industrie languissaient.