Histoire des deux conspirations du général Malet
DU GÉNÉRAL MALET 25
s’étendaient fort au loin, et il avait des racines jusque dans les grands corps de lEtat. Il siégeait dans une petite chambre haute de la rue BourgPAbbé, au cœur de ce vieux Paris où, à un moment donné, il était sûr de trouver une armée toute prête à seconder lexécution de ses généreux desseins.
L'âme de ce comité était un vieux Jacobin, nommé Eve Demaillot, dont le nom n’a jamais été prononcé, que je sache, à propos de la conspiration du général Malet. Et pourtant ce fut dans sa tête que germa la conception hardie que, quatre années plus tard, Malet faillit si heureusement réaliser.
Demaillot était né à Dôle, dans le Jura, comme Malet, avec lequel il s’était lié dès l’enfance, et comme lui, il avait embrassé avec ardeur les principes de la Révolution. Il avait autrefois servi d'agent au comité de Salut public, et, dans ses missions, il s'était efforcé de faire triompher la politique à la fois ferme et sage que conseillait Robespierre, dont il avait été l’admirateur et Pami. Homme de mœurs douces et d’une instruction distinguée, fort versé dans les lettres, dont il avait fait la principale occupation de sa vie, et qu'il n'avait délaissées que pour se consacrer tout entier à la propagande des principes de la Révolution,