Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 49

chevalier de Saint-Louis. Il embrassa tout jeune la profession des armes, et il était capitaine des Mousquetaires lorsque la réforme de la maison du roi amena le licenciement de son régiment. Il rentra dans sa famille.

La Révolution vint le surprendre au milieu de la vie privée. Comme beaucoup de gentilshommes, que la philosophie du dix-huitième siècle avait élevés au-dessus des préjugés de leur classe, et qui, à l'exemple de Lafayette, s'étaient épris des grandes idées d’affranchissement et de liberté, il se donna corps et âme à cette Révolution qui portait au front le signe de la rédemption, et qu’il salua comme Paurore des jours meilleurs.

Cette conduite causa dans sa famille une scission dont son cœur saigna, mais à laquelle il se résigna d’une âme stoïque. On mit tout en œuvre pour le ramener à la bonne cause, comme on disait parmi les siens ; il demeura inébranlable dans sa foi nouvelle. Il s’obstina dans ses opinions parce qu’elles étaient le résultat de méditations approfondies. Ce n'était pas un révolutionnaire par tempérament, comme:il y en.a tant, et qui passent, avec la même fougue, d’une idée à une autre, au gré de leurs passions mobiles. Entré dans la voie de justice que sa raison lui indiquait, il y persévéra jusqu’à la

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