Histoire des deux conspirations du général Malet
64 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS
« Citoyen premier consul,
« Nous réunissons nos vœux à ceux des Français qui désirent voir leur patrie heureuse et libre. Si un empire héréditaire est le seul refuge qui nous reste contre les factions, soyez empereur; mais employez toute l'autorité que votre suprême magistrature vous donne pour que cette nouvelle forme de gouvernement soit constituée de manière à nous préserver de l'incapacité où de la tyrannie de vos successeurs ; et qu’en cédant une portion si précieuse de notre liberté, nous n’encourions pas un jour, de la part de nos enfants, le reproche d’avoir sacrifié la leur. »
Il était impossible de se montrer plus hautain et plus indépendant. Et comme pour ne laisser aucun doute sur le caractère ironique et méprisant de son adhésion, Malet écrivait en même temps au général de division Gobert :
«J'ai pensé, mon général, que lorsqu'on était forcé par des circonstances impérieuses de donner une telle adhésion, il fallait y mettre de la dignité, et ne pas trop ressembler aux grenouilles qui demandent un roi. »
Ges deux lettres, non plus que celle adressée à
Z
Lacépède, ne figurent pas aux Archives. Elles ont été