Histoire des deux conspirations du général Malet

80 HISTOITE DES DEUX CONSPIRATIONS

ment une proie entrevue. Il persista dans sa résolution d'attendre une occasion plus favorable et mit en lieu sûr toutes les pièces, proclamations et décrets si patiemment élaborés par le comité secret de la rue Bourg-lAbbé, ne se doutant guère qu’en agissant ainsi, 1l se préparerait tout simplement à être vaincu sans combattre.

Demaillot était furieux, ne pouvait se contenir. Quelques jours plus tard, le 7 juin, rencontrant le général Guillaume au Palais-Royal. qu’on appelait alors le palais du Tribunat, il l’apostropha rudement, le malmena d'importance, en lui disant que l'affaire était manquée.

Ilse répandit en récriminations et en reproches amers contre les généraux et les militaires. « Ce sont des lâches, s’écria-t-il, qui pour des croix et des grades laissent gémir la nation sous le joug de la tyrannie. Mon projet est manqué ; mais je réunirai une pensée de quatre braves, et dans la composition de cette pensée, il n’entrera pas un seul militaire. »

Telles furent les propres paroles du vieux Jacobin. Je les emprunte, sans y changer un seul mot, à la déposition du général Guillaume devant le préfet de police.

Le pauvre Demaillot s’éloigna lentement, comme