Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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mulez nettement vos divisions très nécessaires au ressouvenir, c'est l’anse d’un vase; en le saisissant on amène à soi tout ce qu'il contient. Aidez-vous du pouvoir des gestes, mais qu'ils soient graves et précis et non pas précipités et incertains. Ce babil des mains n’est pas moins déplaisant que celui de la parole.» Du but de la prédication, ajoute l’auteur de cette citation, de son action sur l’âme, de la défense de l'Evangile, pas un mot, pas un seul, dans cette longue lettre. Mais Reybaz rappelle au jeune prédicateur «qu'il n’est pas séant d’être trop austère dans ses préceptes de morale, de déclamer contre les plaisirs permis et de ne rien accorder à la faiblesse humaine. Il n’est pas séant non plus à un jeune prédicateur peu favorisé de la fortune de déclamer avec passion contre les richesses; 1l se ferait soupçonner d'envie ? ». Tout ceci fait supposer bien lamentable situation. Un examen plus approfondi nous prouverait que tel est bien le cas. Les hommes de cette période sont aussi ceux de l'Empire

etil est difficile d'imaginer prédication plus

1 Puaux, Rev. Chr., 1892, 1, 327.