Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

LA THERMORÉGULATION 35

thermes diminuent ou augmentent leur surface en modifiant leur forme. Lorsqu'ils luttent contre le froid ils se roulent sur eux-mêmes, quelques-uns prennent la forme d’une boule. Il y a des oiseaux qui réalisent ainsi une forme sphérique parfaite. La diminution de leur surface déperditrice doit être considérable dans ce cas, la valeur

de Æ dans la formule reliant la surface au poids, $ — KV/P:, étant chez le chardonneret, par exemple, de 7,4, tandis que pour une sphère parfaite de même densité elle est de 4,8. Toutefois les choses ne sont pas aussi simples, l’oiseau modifiant également son volume par suite de la plus grande quantité d’air inclu dans ses plumes hérissées.

Certains homéothermes diminuent leur surface déperditrice en se tassant les uns contre les autres. Les jeunes profitent de la calorification de leurs parents, tels les poussins se cachant complètement dans le plumage de la poule.

y) L'émission de chaleur latente.

L’évaporation de l’eau à la surface du corps et dans les voies respiratoires est également un moyen de thermorégulation. Un gramme d’eau s’évaporant à la température du corps absorbe 0,585 calories.

Dans l’émission de la chaleur latente il y a lieu de distinguer deux cas. Ou bien l’émission de l’eau et avec elle de la chaleur latente sont la conséquence de lois physiques en dehors de toute participation au mécanisme de la thermorégulation ; bien plus, dans ce cas la thermorégulation doit compenser ces pertes inéluctables de chaleur latente s’ajoutant aux pertes de chaleur sensible. C’est le cas lorsque l’organisme luttant contre le froid perd quand même de la chaleur par l’évaporation de l’eau dans les poumons et à la surface de la peau. Ou bien l’émission d’eau se fait spécialement dans le but d'augmenter la déperdition calorique latente, et fait part, de ce fait, du mécanisme de la thermorégulation. C’est le cas de la sudation et de la polypnée thermique.

Tandis que les pertes de chaleur sensible, par rayonnement et conduction, augmentent lorsque la température extérieure baisse, les pertes de chaleur latente diminuent, ainsi que le montre le tableau suivant résumant une expérience de Rugner sur le chien à jeun :