L'abbé Louis Bailly : 1730-1808

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pas de voiture. Il fallait marcher, marcher toujours, marcher jusqu’au bout! Ils avaient cru qu'une fois en Comté, on perdrait leurs traces, et que le voyage se poursuivrait sans encombre, sauf, peut-être, aux approches de la frontière. On était loin de compte.

Le point précis choisi pour sortir de France, ne nous est point connu; ce fut vraisemblablement par les Rousses et la vallée suisse des Dappes (1). Le trajet se fit presque uniquement la nuit. Le jour, pendant que Foisset allait éclairer la route de l'étape suivante, nos deux prêtres restaient blottis dans quelque maison chrétienne, désignée à l'avance, et dont l’existence en tel ou tel lieu fixait l'itinéraire des fugitifs.

À Saint-Laurent, on tombe dans une troupe de corps francs postés là pour

1. Cette vallée est devenue française depuis, par voie d'échange.