L'année de la peur à Tulle

de la commune, en maison de ville de Tulle, capitalle du Bas-Limousin (1) :

Aujourd'hui vingt-cinq janvier mil sept cent quatre-vingt-dix, dans la maison commune et dans l’assemblée extraordinaire tenue par messieurs les officiers municipaux, membres du Comité permanent et officiers de l’Etat-Major, à l'heure de neuf du matin.

Ïl à été résolu, en accedant à la demande de M. de Combret, de lui envoyer un détachement composé de 80 à 90 hommes de notre garde nationale.

En conséquence, après avoir fait assembler les compagnies de cette garde chacune dans leur district, il en a été pris huit de chaque compagnie outre les officiers qui les commandent qui se sont rendues auprès de mondit sieur de Combret avec plusieurs autres citoyens de ladite garde, lequel détachement, commandé par M. Leyx de Nussanes, garde du corps d'Artois, arrivé au lieu de Favars, s’est réuni à la troupe de cavalerie commandée par ledit sieur de Combret et s’est mise en ordre de deffense pour repousser et tacher de dissiper environ quatre cents habitants de la campagne attroupés avec armes et batons dans l'intention d'exécuter leurs coupables desseins, lesquels au moment que le sieur de Combret s’approchait d'eux pour leur demander la remise de leurs armes lui répondirent par une decharge d'armes à feu, circonstance critique et forcée qui a déterminé les forces + réunies de la ville de Tulle à faire feu sur les brigands, ce qui a engagé une action dont il est résulté plusieurs morts et blessés du côté des insurgents. Et du côté des citoyens de cette ville et cavaliers de maréchaussée, le sieur de Combret leur chef a été grièvement blessé à la tête et à un bras, M. de Lamirande, ancien gendarme, capitaine commandant d’une des compagnies de la garde citoyenne, blessé à la lèvre inférieure d’un coup de fourche de fer, M. de Fénis de Labrousse, brigadier des gardes de monsieur, a été blessé à la poitrine d’un coup de fourche de fer, et le

(1) Arch. de la Mairie de Tulle, D. 1, V. 1, pp. 33 et 34.