L'année de la peur à Tulle

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nouveau l'étang des Pradaux avait été ouvert et que « vraisemblablement il serait à pêche le soir ».

Cette municipalité aunonçait en même temps avoir «invité les domestiques de M. Saint-Hilaire à prendre les précautions nécessaires pour sauver le poisson. Ils nous ontrépondu qu’ils ne voulaient pas s’en mêler. Le domestique [chef] même a défendu aux auires domestiques de s’en occuper. Nous devons, messieurs, faire tous n08 efforts pour empêcher le vol de ce poisson, mais pour cela rous avons besoin du secours de la gendarmerie nationale, attendu le peu de force de notre garde nationale ».

Cette déclaration est signée par BOSSOUTRE, maire, et BRUGEILLE, procureur de la commune.

Immédiatement le procureur du district donna ordre d'envoyer la gendarmerie. Cet ordre fut exécuté, suivant la lettre que nous reproduisons ci-après :

Au reçu de votre lettre en datte du 6 du présent, Monsieur, j'ai fait partir autant de gendarmes qu’il s’en est trouvé au quartier et se sont rendus à l’etang de Favars pour y empêcher le desordre qu’on auroit eu dessein de commettre.

Le lieutenant-colonel de gendarmerie nationale au département de la Corrèze, PiLAULE DE LA FERRAUDIERE.

Ce fut une fausse alerte, l'affaire n'eut pas de suites sérieuses et là se terminèrent les secousses révolutionnaires de Favars.