L'atomisme d'Épicure
D pra vent dans les autres directions (r). Plus loin nous parlerons de la conception du, mouvement d'Epicure dans tous les détails. 1
Maintenant nous devons essayer de résoudre la question de savoir si Epicure, par sa doctrine sur Jes minima dans l'atome, s’est éloigné du système de Leucippe et Démocrite, g'il est le fondateur de l’atomisme mathématique, c’est-à-dire de l'hypothèse des minima ponctuels comme derniers éléments de la matière (2).
Nous avons déjà vu que tous les savants qui se sont occupés de la doctrine du minimum d'Epieure l'ont proclamée originale. Cependant nous pensons qu'en ce point Epicure ne s'est pas écarté des anciens atomisies.
Tout d’abord, les atomes de Leucippe et Démocrite ne gont pas des points mathématiques. Leucippe a attribué à ses atomes une certaine grandeur, en se rappelant l'argument de Zénon contre la pluralité (3), d'après lequel les dernières parties d’un corps, divisible à l'infini, seraient sans grandeur, et de ces parties sans grandeur le conps ne pourrait être composé. Les atomes de Leucippe sont indivisibles à cause de leur petitesse (Gr GUUXCOTNTOS), et parce qu'ils ne contiennent pas l’espace vide qui est le principe de la divisibilité des corps (4). Mais ces atomes ne sont pas conçus comme étant sans parties. Is ont un nombre infini de formes différentes, et par
(4) D. L. 61,62; De R. N. 258-259. Nous avons accepté la correction du texte de Diogène Laërce faite par Arnim (p. 401, note 94), car alors seulement lidée d'Epicure parait claire et conforme aux principes de son alomisme. J :
() Ci. Arnim, Ouvr: cité, p: 5S0. A cet endroit il est intéressant de remarquer que Joyau, qui traite la conception des atomes d'Epieure d'une manière totalement superficielle, donne la déclaration suivante : «€ ..l'hypo= thèse. d'Epicure est manifestement contradictoire, et cest lui faire trop d'honneur que de Ja discuter sérieusement, comme l'entreprend d'Arninr, » (p. 92). Au Jieu de donner des jugements aussi sévères sur Epicure, Joyau aurait mieux fait d'entrer plus profondément dans sa doctrine. Mais négligeant de faire cel effort. il attribue souvent à notre philosophe des opinions qui Jui son étrangères: Ainsi, 2 pour né citer ici qu'un seul exemple, — il donne une traduction absolument fausse de D. L. 68 (p.41).
(5) D. L: IX, 50:
(4) C1. Galenus, De elem. sec. Hippocr. I, 2-M8k; Simpl. Phys. 216.