L'atomisme d'Épicure
APS
dieux (1), notre philosophe déduit la religion de l'ignorance de l'ordre immuable du système céleste (2). Démocrite supposait encore quil existe des émanations et des images des dieux que les hommes perçoivent (3). Epicure aussi admet que les images des dieux ont apparu aux hommes dans le sommeil aussi bien que pendant la veille (4), et, fidèle à sa Canonique, déduit aussi la croyance aux dieux de la notion des dieux imprimée dans fous les esprits (5).
On peut conclure, d’après les fragments et les témoignages, que Démocrite n'avait pas sur les dieux des vues définitivement établies. Il a regardé là raison de l’homme et la nature comme divines (6), puis il a considéré que les dieux sont supérieurs aux hommes, mais quand même périssables; enfin il admettait que les images des dieux peuvent être bienfaisantes aussi bien que malfaisantes (7). Cependant Epicure a eu une doctrine complète des dieux, développée dans plusieurs de ses écrits.
La conception gracieuse de Démocrite sur les dieux a une valeur artistique. Elle impressionne comme un paysage ensoleillé. Tandis que Démocrite eroyait que les dieux donnent aux hommes {ous Jes biens (8), Epicure les à imaginés d'une façon très originale et très extraordinaire. Les dieux, dont le nombre, selon la loi du partage égale des espèces (icovouiæ), paraît égal à celui des hommes (g) possèdent une nature semblable à celle de l’homme, mais plus, fine et plus parfaite (10). Jouissant de l’immorlalité et de Ja béatitude éternelle, ils sont absolument détachés des affaires des hommes ; ils sont exemp{s des douleurs et des dangers, et ne sont ni sensibles aux bien-
(1) Sext. Adv. Math. TK72%;
(2)NCf De R: M. \, 1183-4495 ; Phil. De vict. N, H2, Il, 120. (5) Cic. De N. D. T, 12,99: 45,120.
(4) CE De R. N. V, 1169-1182 ; Sext. Ad. math. 9,25.
(5) ic: De N. D. I 16,45.
(6) Cic. De N. D. I, 12,99.
(1) Cf le fragment 166 de Démocrite.
(8) CE le fragment 475 de Démocrite.
(9). Cic De N. D. L 19,50.
(10) Ibid. 1, 48,46 ; Cic. De divin. II, 47,40.