L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

18 L'ÉCOLE DE MARS

Nous vivons, nous croissons, c’est pour les surpasser.

Davrigny célébrait dans un hymne ces victimes de la liberté que le Panthéon allait accueillir :

Ouvre-toi, temple des héros, et que tes portes triomphales reçoivent deux martyrs nouveaux |

Joseph Chénier ajoutait à son Chant du depart un couplet en leur honneur et faisait dire à un enfant :

De Bara, de Viala, le sort nous fait envie : ils sont morts, mais ils ont vaincu,

Le lâche accablé d’ans n’a point connu la vie : Qui meurt pour le peuple, a vécu.

Vous êtes vaillants, nous le sommes ; Guidez-nous contre les tyrans;

Les républicains sont des hommes, Les esclaves sont des enfants !

Ainsi que l’avait voulu Robespierre, Bara et Viala furent les dieux de l'École de Mars. Elle les invoquait en toute occasion, et en toute occasion jurait de les prendre pour modèles, de défendre comme eux la belle cause de la liberté, demourircommeeux pour la patrie. Leurs bustes, « images chéries », frappaient sans cesse les veux des élèves, et Payan, l'agent national de