L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

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tructeurs de ces jeunes gens des gardes du tyran Capet et qu’il fallait surveiller de très près une École établie sous le règne de Robespierre (1).

Fréron assurait dans l’Orateur du Peuple que Barère n’avait rédigé son rapport sur la formation du camp que pour seconder les desseins de Robespierre. « L'institution du camp, disait-il, peut être avantageuse à la République si elle est bien dirigée. Mais, soyons-en sûrs, lorsque Barère l’a proposée, il se disait à luimême : cet établissement sera très utile à mon seigneur etmaître pour sesprojets ; s'iltriomphe, il n’aura que des actions de grâces à rendre à moi chétif, son seul ministre; si au contraire les républicains viennent à l'emporter, ils croiront facilement que cette École est sortie de mon génie. » Et lorsque les représentants mandaient à la Convention que les élèves étaient très patriotes et faisaient bien l'exercice, lorsque Duhem proposait ironiquement le renvoi de cette lettre à Fréron, Fréron répondait dans son journal : « Fréron accepte le renvoi. Les élèves

(L) Aulard, Paris pendant la réaction thermidorienne, I, p.120.