L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique

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» chis. Il y avait le haraich ou capitation , à 22 pias» tres par tête; pour quatre bœufs ou quarante mou» tons, il fallait donner 40 piastres. La dîme, le mar » (droit du seigneur), la éretina (ters à l'agha), le » service gratis à l'agha ou au hey, les corvées, les » redevances sans nombre en poules, moutons, miel, » beurre, la nourriture du maître pendant son séjour au village, le don de noces, de séparation, de décès, » l'entretien de la meute du bey en chasse, de sa » personne , de sa suite, les dons destinés à calmer » le courroux du maître, les bonne-mains au cadi » (juge), le droit pour construire une maison , les » amendes, l'hébergement et la nourriture des troupes » et de leurs chevaux, le droit de boisson, etc., for» ment le triste ensemble du poids supporté par le » paysan chrétien sous le gouvernement d’Ali-Rizvan» begovitch-Pacha : aujourd’hui les charges ne sont » pas le quart de ce qu’elles étaient alors. »

Depuis, la loi a permis au paysan chrétien de posséder et l’a affranchi du joug féodal. Aux plaintes élevées en 1850, la noblesse répondait : « L’infidèle doit tout nous fournir ; la terre est turque : les cloches ne sonnent pas et la prière musulmane (ezan) est souveraine ici. » C'était le temps où les imans enseignaient aux croyants que Dieu avait créé le raïa (1) pour leurs besoins. Aujourd’hui les hatti-humayoum (rescrits impériaux) ont établi la parité des races et des cultés ; l'égalité existe en principe devant les tribunaux, et la possibilité d'acquérir un fonds comblera peu à peu bien des inégalités.

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(1) Chrétien conquis.