La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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minée par le Cabinet de Sofia, qui a voulu rétribuer la Serbie, argent comptant, pour son concours, lors du siège d’Andrinople. L'émoi légitime et la répugnance que de tels procédés ont soulevés en Serbie, militent en faveur d’un autre point de vue, le point de vue moral, qui présente une bien autre valeur que les arguments précités. En vérité, si uous examinons le caractère véritable de l’aide que la Serbie a prêtée à la Bulgarie, nous constatons qu'elle n’est pas seulement le résultat de l’accomplissement de formalités obligatoires, mais bien la même manifestation enthousiaste qui a présidé, chez les Serbes, à la réalisation de leur propre idéal national, dans la conquête de provinces qui sans contestation aucune doivent revenir au royaume de Serbie.

Si, d’après les conventions militaires, qui ont été établies alors que la guerre était déjà commencée, les Bulgares semblaient, à première vue, pouvoir compter sur un concours illimité de la Serbie, plus contestables encore étaient ces raisons, si l’on tient compte des intérêts réciproques, pour lesquelles le Gouvernement bulgare a recherché l’effort commun, en vue de conquérir Andrinople et les territoires situés au sud, dont l'annexion à la Bulgarie ne pouvait être envisagée par les deux parties contractantes, lors de la discussion du traité et de la délimitation.

La Serbie, entre temps, n'avait pas entamé la discussion de cette question. Elle était guidée par sa connaissance très approfondie de la connexion des intérêts des deux pays slaves. Il estimpossiblede ne pas apprécier, à sa juste valeur, ce mobile qui a toujours été propre à la politique serbe et qui mérite d'être pris en considération.

Nous attendons du Cabinet bulgare actuel la même sagesse dans l’accomplissement de ses obligations et devoirs. Un étroit égoïsme national peut ramener la Bulgarie sur le terrain de l'interprétation étroite et formelle du traité. Dans ce cas elle pourra conquérir un peu plus de territoires, mais elle risque fort de compromettre ce qui lui semblait le plus précieux dans son alliance avec la Serbie, la solidarité fraternelle qui s’est manifestée et raffermie par le traité.

Les destinées de la Péninsule balkanique ont préposé la Bulgarie au rôle principal. Mais si elle ne se montre pas à la hauteur de celte tâche, si elle ne consolide pas sa situation