La crise balkanique (1912-1913)

206 HE LA CRISE BALKANIQUE

1.300.000 se trouvent sous la souveraineté russe. L’éloquence de ces chiffres devrait interdire de tirer une conclusion ; il semble puéril et vain d'affirmer que toute politique roumaine a eu de tout temps comme idéal élevé, comme but sacré, comme raison même de son existence, la volonté de préparer, de prévenir la réalisation de ce rève : la réunion de tous les Roumains dans une même patrie. Pouvonsnous imaginer, en effet, un parti, un clan, un homme politique roumain soutenant, alors qu'il serait en pleine possession de sa raison, l'abandon de cette politique nationale — au sens impérieux du mot ? Pouvons-nous concevoir un peuple qui acceplerait, de bon gré, cette théorie du moindre effort, consistant à se déclarer satisfait d'un présent médiocre, et répudier, par avance, un avenir plein de promesses, sans qu'immédiatement nous en déduisions qu'il porte en lui les tares morbides qui stigmatisent les peuples fatigués, les peuples esclaves? Vouloir, agir, préparer un état meilleur, pour un peuple de même que pour l'individu est une loi de la nature; malheur à celui qui la méconnaït. Le peuple roumain vibrant de patriotisme, hautement-imprégné du lourd devoir qui lui incombe, prêt aux sacrifices suprèmes, attend dans le recueillement l'heure de sa destinée.

Quand avec impatience; dans les périodes tragis

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