La crise balkanique (1912-1913)

216 LA CRISE BALKANIQUE

Officiellement la politique roumaine, durant ce laps de temps, ignora les revendications des Roumains de Hongrie ; liée à l'Autriche elle n'aurait pu encourager dans l’Empire un centre d'irrédentisme. Cette attitude — d'abstention — à Bucarest comme à Vienne était appelée « correction ». Sous cette façade d’indifférence une œuvre efficace était poursuivie, mieux que nous ne pourrions le faire, le Budapesti Hirlap du 26 février 1911 la caractérise ainsi (n}se

« L'attitude du gouvernement roumain à l'égard de la Hongrie a toujours été correcte, disait encore hier le comte d'Aerenthal, el nous sommes obligés, hélas ! de constater que tout le système de l’Enseignement en Roumanie repose sur l’irrédentisme le plus éhonté. Or le gouvernement roumain, toujours correct envers la Hongrie, distingue officiellement sur Îles cartes géographiques admises dans les écoles et dans les manuels scolaires, deux sortes de Roumanie : la Roumanie libre èt la Roumanie asservie.

« Nous dirons plus : l'année dernière, un concours fat ouvert en Roumanie, parmi les instituteurs, pour répandre dans les villages certaines connaissances

générales ; dans le questionnaire officiel figuraient

1. J'emprunte cette Citation à la remarquable étude de M. René Pinon, La Roumanie et la Politique Danubienne,