La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE INTER-BALKANIQUE 977

nelles commises par la Bulgarie dans la récente crise — le traité de Bucarest — était par trop cruel. La part de la Bulgarie avait été trop rognée. Cavala devait compenser les pertes de Macédoine. L’Autriche soutenait aussi que Cavala devait être Bulgare. En plus, le Ballplatz voulait considérer le statut balkanique comme étant d'ordre européen. Les décisions de la Conférence de Berlin de 1878, garanties par les Puissances, recevaient de profondes modifications, l'Europe devait être appelée à les accepter. Ce point de vue juridique aurait eu quelque retentissement si l'Autriche récemment, en 1908, ne s'était annexé la Bosnie et l'Herzégovine, en déclarant hautement qu’elle n’entendait autoriser personne à se prononcer sur la légitimité de sa décision. Elle s'était coupé les ponts.. Le fond des prétentions autrichiennes était autre. Vienne voulait qu'une conférence européenne se réunît non seulement pour discuter à nouveau la possession de Cavala, mais encore pour modifier le tracé de la frontière bulgaroserbe. Une grande Serbie inquiétait l'Autriche. II s'agissait, dans sa pensée, de remettre sur le tapis toutes les querelles balkaniques, La Russie se récusa. Le r4 août 1913 le ministre roumain à Pétrograd

pouvait télégraphier à Bucarest (r) : « M. Sazonov

1. Livre Vert Roumaïñn, n° 282.